Le 2 mai 2024, un représentant américain a demandé à la Russie et à la Chine de déclarer officiellement que l’intelligence artificielle (IA) ne contrôlera pas leurs armes nucléaires. Une intervention qui survient dans un contexte géopolitique tendu, couplé à l’avènement de l’IA générative.

Paul Dean, principal secrétaire adjoint au Bureau de la maîtrise des armements, de la dissuasion et de la stabilité, s’est exprimé en marge de discussions entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, qui se sont tenus à Pékin le 26 avril. Les deux hommes ont notamment évoqué la propagation de l’IA dans l’industrie militaire.

Il a notamment rappelé que Washington avait pris un « engagement clair et fort » en faveur du contrôle total des armes nucléaires par les humains, ajoutant que la France et le Royaume-Uni également. « Nous serions heureux que la Chine et la Fédération de Russie fassent une déclaration similaire », a-t-il précisé.

Malgré les efforts déployés à l’échelle mondiale pour coordonner la réglementation sur l’IA, les applications militaires ont été largement écartées de nombreuses discussions. Fin avril, l’Autriche a organisé dans sa capitale une conférence sur les armes autonomes rassemblant plus de 1 000 participants. Des dirigeants politiques, des diplomates, des experts, des membres de la société civile, venus de plus de 140 pays ont répondu à l’appel.

Le contrôle humain doit prévaloir dans l’utilisation de la force

Dans la déclaration finale de cette rencontre internationale, les participants ont averti que les dispositifs d’armements contrôlés par l’IA défiaient les moyens traditionnels de contrôle. Ils estiment que l’IA s’approche rapidement de son « moment Oppenheimer », en référence à l’un des inventeurs de la bombe atomique. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir les leaders du secteur, à l’instar de Sam Altman d’OpenAI ou Sundar Pichai de Google, de comparer la puissance de cette technologie à l’arme nucléaire.

« Nous avons la responsabilité d’agir et de mettre en place les règles dont nous avons besoin pour protéger l’humanité… Le contrôle humain doit prévaloir dans l’utilisation de la force », ont conclu les participants, dans le texte envoyé au secrétaire général des Nations unies. Ils appellent la communauté internationale à établir des règles claires sur les armes d’IA.

La Chine et les États-Unis ont convenu de tenir leurs premiers entretiens bilatéraux sur l’intelligence artificielle dans les semaines à venir. L’Empire du Milieu se dit par ailleurs en faveur de négociations d’un traité de non-utilisation de l’arme nucléaire en premier.

Selon la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, neuf pays détiennent des armes nucléaires dans le monde. Outre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord sont soupçonnés d’en détenir.

Source : Siècle Digital 

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