Joie, pas de danses, on savoure la champagne, des projets longtemps gardés dans des tiroirs refont surface.

Mais pourquoi pas ? Monsieur le candidat député devient l’Honorable. Il jouira de tous les avantages et émoluments dignes d’un érudit qui vient de convaincre son électorat qui le porte à l’hémicycle de la sixième législature en RDC ! Les anciens députés bondissent, eux aussi, sans nul doute alors que ces élections ont risqué de chaviré à la dernière minute n’eût-été le rejet catégorique de la requête des opposants par la cour constitutionnelle sollicitant leur annulation et réorganisation.

Ce sentiment n’est malheureusement pas partagé de l’autre côté, où les candidats malheureux voient leurs espoirs politiques s’effondrer, visiblement marqués par une profonde déception, au regard des résultats provisoires déjà controversés et remis en cause par les irrégularités tant décriées.

Pour montrer leur désaccord avec la centrale électorale et voire le gouvernement, quelques candidats mécontents recourent sur les réseaux sociaux alors que la cour constitutionnelle les attend endéans huit jours pour déposer leurs dossiers. Les plus caciques ont même saisi la rue pour régler les comptes, en lieu et place de prendre des voix légales.

Le point commun dans leurs dires, c’est la « nomination », nombre de députés proclamés par la CENI ne seraient pas élus, d’après eux. Des accusations gravissimes qui risquent de remettre en cause la légitimité d’une aussi grande institution du pays que le temple de la démocratie. Qu’à cela ne tienne, puisqu’ils vont saisir la cour constitutionnelle, ils doivent, à cet effet, prouver s’ils ont vraiment été élus.

Coups montés ou échec cuisant ?

Il sied de se demander si réellement la CENI a recouru à des voix frauduleuses pour attribuer une quelconque victoire d’un candidat à un autre qui ne serait pas élu. Cette hypothèse est de plus en plus loin d’être acceptée. Ainsi, un candidat opposant farouche au Régime Tshisekedi comme Matata Ponyo Mapon est sur la liste des meilleurs élus. Le parti Ensemble de Moïse Katumbi a raflé 18 sièges.

L’échec dans les chefs de certains candidats se justifierait, dans une large mesure, du fait que la plupart étaient dubitatifs quant à la tenue des scrutins. Par conséquent, ils n’ont pas sérieusement investi dans une campagne électorale à la hauteur de leurs ambitions. Les autres, par contre, ont bossé dur pour y arriver. Parmi eux, on a aperçu les anciens candidats et députés qui fermement cru en eux au lieu d’inventer une nouvelle narrative attrayante. Conséquence : des petits groupuscules « anti-réélection » qui s’étaient formées parmi les électeurs ont négativement sanctionné les députés et candidats soupçonnés de faire de « l’affairisme politique » à l’hémicycle.

Leur apocalypse !

La chute de certains candidats et ministres fait bondir leurs détracteurs, ou, en tout cas, ceux avec qu’ils ont eu des différends dans le passé. Marie-Ange Mushobekwa se réjouit et bénit l’Eternel de la chute de Roger Mwamba. Gode Mpoyi, pasteur de surcroit, n’a pas hésité de mêler à ses sentiments charnels la politique à l’église sur la chaire au cours d’un sermon. « Entre le serpent et un voleur, je prêcherais le voleur, je laisse le serpent », chantait-il en plein culte.

Par ailleurs, citant le VPM Peter Kazadi dans l’une de ses apparitions vidéo, Gecko Beya, Membre de l’UDPS et de la force du progrès, a montré à la face du monde son mécontentement de l’élection de Peter Kazadi. Au PPRD et au Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila, tout le monde ne peut que se réjouir de certains proches du Président Honoraire qui ont été attrapés main dans le sac avec le dispositif électronique de vote.

L’ironie du sort en voulant se moquer d’autrui est que l’on ne sait guère les surprises vitales. C’est pourquoi il faut seulement se contenter de ses affaires.

En rappelle, la CENI a publié dimanche 14 janvier les noms des 477 candidats députés qui ont été élus provisoirement. 44 partis et regroupements politiques ont franchi le seuil de 1%. Aucun parti ou regroupement politique n’a réussi à rassembler la majorité requise de 251 députés.

En termes de poids politique au sein de la nouvelle Assemblée nationale, l’UDPS/Tshisekedi occupe la première place avec 69 députés, suivi successivement de l’UNC avec 36 élus, l’AFDC avec 35 députés, l’AB avec 26 élus, l’A/B50, l’AAAP et les 2A/TDC avec 21 députés chacun, le MLC comptant 19 députés. Tous ces partis et regroupements font partie de l’Union sacrée.

Le parti Ensemble de Moïse Katumbi compte 18 députés, tandis que les autres partis d’opposition sont loin derrière, avec moins de 10 députés chacun.

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