Au moment où la nouvelle première ministre, Judith Suminwa Tuluka, consulte les forces socio-économiques pour la composition de son gouvernement, la République démocratique du Congo est secouée par une vague sans précédent de scandales financiers. Les bénéficiaires des détournements déplorés ça et là, qui se recrutent au sein de la classe dirigeante, ne sont pas prêts à lui faciliter la tâche en ce qui concerne la réduction du train de vie des institutions.
Les congolais n’ont d’yeux que pour observer les nouveaux riches se partager les richesses du pays et s’acheter des biens immobiliers, véhicules haute gamme et autres biens de grande valeur au pays et à l’étranger. Appauvri jusqu’à la moelle épinière, le peuple garde une petite loueur d’espoir de voir la première ministre concrétiser la promesse du président de la République, Félix Tshisekedi, de réduire le train de vie des institutions.
Pour une certaine opinion, Judith Suminwa Tuluka peut se référer aux pays qui ont réalisé des avancées notables dans la lutte contre la corruption et les détournements dont la France, la Belgique et l’Allemagne pour prendre des mesures urgentes parmi lesquelles la fixation des deux barèmes des rémunérations.
La première grille baremique devra concerner le président de la République, les chefs des Corps constitués, les généraux, les députés nationaux et sénateurs, les mandataires publics et les PCA, le premier ministre et les membres du gouvernement. La rémunération de ces hauts cadres de la République devra varier, préconise-t-on, entre 12 000 et 3 500 dollars.
La deuxième grille baremique devra comprendre les secrétaires généraux avec les fonctions et grades correspondants à l’instar des généraux-majors, gouverneurs de province, députés provinciaux, procureurs généraux, professeurs ordinaires, membres des cabinets ministériels, directeurs, etc dont les montants peuvent varier entre 3000 et 300 dollars pour le huissier.
Dans la première comme dans la deuxième catégorie, il est souhaitable que les primes et avantages soient fixés pour éviter des dérapages.
Éviter les dépassements budgétaires
"Étant donné que les frais de fonctionnement font souvent l'objet de détournement par de gestionnaires véreux, il est recommandé de prendre des dispositions pour éviter les dépassements budgétaires dans différentes institutions et renforcer l'audit de la gestion de ces fonds publics", fait savoir un ancien mandataire public.
Il poursuit qu’après la réorganisation de la magistrature, il faudra renforcer les sanctions afin de ravir aux détourneurs tous les biens mal acquis.
Dans le même ordre d’idée, un contrôle sérieux des effectifs de l’administration publique, l’armée, la police et d’autres services publics est appelé de tous les vœux.
C’est dire que l’Inspection générale des finances (IGF) et la Cour des comptes devront intensifier leur travail, qui doit être appuyé par la mise en place du parquet financier.
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